En France, plus de 2 000 hectares de serres agricoles sont désormais équipés de panneaux solaires (source : Ministère de l’Agriculture, 2024). Ce développement illustre l’émergence d’une solution hybride, où production alimentaire et production d’électricité verte se complètent.

La serre photovoltaïque ne se limite plus à protéger les cultures : elle devient aussi une centrale énergétique capable de générer un revenu supplémentaire. Si cette promesse attire de plus en plus d’agriculteurs, elle s’accompagne néanmoins de choix techniques, d’un investissement conséquent et de contraintes spécifiques.


Définition et fonctionnement

Une serre photovoltaïque est une serre agricole dont la couverture est équipée de panneaux solaires, souvent semi-transparents ou disposés en bandes. Cette conception permet de capter l’énergie solaire pour produire de l’électricité tout en laissant passer suffisamment de lumière pour la croissance des plantes.

L’électricité générée peut alimenter directement les équipements de la serre (éclairage, irrigation, ventilation…) ou être revendue au réseau. En parallèle, la structure protège les cultures contre les aléas climatiques (grêle, fortes chaleurs, gel), tout en pouvant réduire les besoins en eau grâce à l’ombrage partiel.


Différences avec une serre traditionnelle

L’écart principal se situe au niveau du toit. Une serre classique maximise la transmission lumineuse, tandis qu’une serre photovoltaïque cherche un équilibre entre luminosité et rendement énergétique. De ce fait, certaines cultures sont plus adaptées que d’autres. Les plantes supportant bien une luminosité réduite (salades, épinards, certaines fleurs) prospèrent généralement sous ce type de structure.


Des usages multiples

Pour les exploitants agricoles
La serre photovoltaïque permet de diversifier les revenus : l’électricité peut être autoconsommée, réduisant la facture énergétique de l’exploitation, ou revendue pour générer des revenus complémentaires. En outre, l’ombrage modéré améliore la résilience de certaines cultures comme les tomates, les fraises ou les poivrons face aux excès climatiques.

Pour les particuliers
Ce type de serre peut aussi séduire les particuliers, en servant à la fois d’espace de culture et de source d’électricité pour le foyer. Elle allie praticité et esthétisme, tout en symbolisant un engagement pour la transition énergétique.


Atouts et limites

Avantages :

Inconvénients :


Coût et aides disponibles

Le prix dépend de la taille, du type de panneaux (amorphes, cristallins, bifaciaux…), de la structure et des équipements associés. Les panneaux représentent environ 20 % du coût total.

Pour alléger l’investissement, des dispositifs existent, comme les appels d’offres de la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie), qui garantissent un tarif d’achat de l’électricité sur 20 ans. Certaines collectivités proposent également des aides locales pour encourager l’adoption de ces solutions.


Installer une serre photovoltaïque ou équiper une serre existante ?

Deux options s’offrent aux exploitants :

  1. Construire une serre photovoltaïque dès le départ : plus coûteuse mais pensée pour optimiser à la fois la culture et la production d’énergie.
  2. Ajouter des panneaux à une serre déjà en place : moins onéreux mais techniquement plus contraignant, avec un risque d’ombrage excessif et de performance réduite.

Alternatives possibles

Si la serre photovoltaïque ne correspond pas à tous les projets, d’autres solutions existent pour associer production solaire et gain d’espace : pergola solaire, carport solaire ou encore abri de jardin équipé de panneaux.

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